Toute la categorie ‘Something Completely Different’

Something Completely Different – 32

Le 07 Août 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Quiétude.
Dans une maison trop grande pour moi, où je me perds dans chaque pièce, sans repère, dans une maison peu habituée au silence, comme loin de tout. Fumant allonger dans le jardin, près du petit animal, entre deux rues, j’entends les familles voisines, empilées les unes sur les autres, jouer avec des couteaux et des verres. Très haut passe un nuage. Que fais-je là ? Regarder le citronnier, l’arroser un peu. Remonter encore les escaliers, combien de fois les enjambe-je par jour ? J’oublie tout, cherchant aux mauvais endroits, allant et venant sans cesse. Dans la cuisine, prendre un grand verre d’eau fraîche. Regarder de haut la rue, les voitures qui passent. Mettre un peu de musique « Je me levais tôt…« 

Something Completely Different – 31

Le 07 Août 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Entêtant.
Accueille moi paysage
Accueille mon voeu
Fais de moi paysage
Un nuage aux cieux

Something Completely Different – 30

Le 06 Août 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Invitation (?).
Il y a quelques années une publicité pour un déodorant disait et soudain un inconnu vous offre des fleurs. Ce matin un inconnu m’a offert une chanson : The blue nileLet’s go out tonight. J’ai en effet reçu dans ma boite mail une notification d’upload de ‘YouSendIt’, vu que ce n’est pas moi qui l’ai fait, quelqu’un a donc utilisé mon compte de messagerie pour charger cette chanson (dont je ne connaissais d’ailleurs que la version de Craig Armstrong avec Paul Buchanan, le chanteur de The blue nile). Je n’ai aucune idée de qui cela peut être…

The blue nileLet’s go out tonight.
Where the cars go by
All the day and night
Why don’t you say
What’s so wrong tonight
Pray for me
Praying for the light
Baby, Baby, let’s go out tonight

Where the lights all shine
Like I knew they would
Be mine all mine
Baby I’ll be good
Pray for me
Praying for the light
Baby, Baby, let’s go out tonight

I know a place
Where everything’s alright, alright
Let’s go out tonight

Where the cars go by
All the day and night
Why don’t you say
What’s so wrong tonight
I pray for love
Coming out alright, yeah
Baby, Baby, let’s go out tonight, yeah
Baby, Baby, Baby, let’s go out tonight

Tonight, tonight, yeah, tonight

Something Completely Different – 29

Le 04 Août 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Nostalgie.
Il est vrai qu’il y a des nostalgies. Je suis un homme qui se réjouit profondément de revoir New York. Mais la douceur du village m’émeut. Je porte en moi le sentiment de paradis perdus. Le monde, tel qu’il se dessine, m’est un environnement à la fois plus dense et moins chaud. Je vis parmi des mécaniques et des abstractions. Dans l’univers des technocrates et des scientistes livrés à eux-mêmes, je sais bien que le Tout de l’homme n’est pas à l’aise. Nos sources instinctives risquent de geler, notre goüt du rituel de s’éteindre, notre besoin de communion de s’affadir, nos facultés émotionnelles de dégénérer. Or, cela aussi, c’est l’homme. Ce n’est pas seulement le vieil homme. C’est dans le bagage de l’homme futur. Je ne m’en convaincrai jamais assez. Mais la nostalgie, qui est un des sentiments vifs de notre temps, ne doit pas me conduire au regret du passé, elle doit m’inviter au réveil et à la construction de l’avenir. Je dois travailler à un monde où le technocrate et le scientiste ne sont justement pas livrés à eux-mêmes. Je dois travailler à faire, avec la modernité technique et scientifique, un monde dans lequel s’intègrent et s’épanouissent ces éléments apparemment menacés du Tout de l’homme. Mais ce monde étant dans un autre état, sans doute faut-il que ces éléments, pour s’y intégrer, soient portés à un autre degré. Je ne les porterai à un autre degré qu’en élevant le niveau d’information sur le réel présent et le niveau de réflexion sur la direction générale. « Les choses basses, dit Platon, se retrouvent dans les choses hautes, mais dans un autre état.» De même, la nature de l’homme ancien doit se retrouver dans la nature de l’homme futur, mais dans un autre état.
Hors d’une telle conception positive de la nostalgie, les vers de Gœthe sonnent le glas de l’intelligence et de la volonté:

Quand nous parvenons au bien de ce monde
Le meilleur nous parait erreur et folie

Louis Pauwels
Planete #27 – Mars/Avril 1966

Something Completely Different – 28

Le 26 Juil 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Hortense et Julienne.
A quoi bon les dancings, à quoi bon l’été ?
Si le monstre m’attire, alléché
A quoi bon nous essayer, à Montaigne ?
Jeunes parques, cruelles
Je ne vois que scoubidous, que grigris
A quoi bon la folie ?

En boucle, un harmonica lointain tente de refroidir en vain mes jours de canicule, une bouteille d’eau à porté de main, je ne bouge plus, avachi sur le canapé, un livre sur les genoux. Les lignes se mélangent doucement, comme dans un demi sommeil, je ne suis plus vraiment depuis quelques pages déjà, le fil se perd, peut être devrais-je m’habiller puis sortir chercher le frais ailleurs, faire des tours en voiture pour profiter de la climatisation, ridicule, peut être sous de grands arbres au bord de l’eau, encore faudrait-il supporter la foule, et rien ne dit que cela changera quelque chose, j’aurais à faire ici pourtant, ranger un peu, comme toujours… Tout semble si difficile. J’abandonne le livre pour le journal, le papier colle aux mains, l’encre aux doigts, j’abandonne encore. Je laisse le canapé pour le lit, même chaleur. Rester allonger et regarder les ampoules au plafond, elles ne bouge pas, pas un soupçon de vent, il faut dire que les fenêtres et les volets sont fermées, là, dans la pénombre, j’attends que le temps passe, j’attends la nuit. Je sortirais, m’assiérais sur l’herbe devant mes fenêtres fumerais une cigarette en cherchant des étoiles que je ne trouverais sans doute pas à cause de la lumière de la ville. Ensuite je renterais, vérifierai le réveil et j’essayerai de dormir, sans penser à demain. L’été je ne pense plus à rien alors parfois j’aime l’été.
Je ne saurais dire ce qui me plait

Something Completely Different – 27

Le 25 Juil 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Street.
Nous étions tous inquiets, ensemble sans oser se regarder, parler pour ne rien dire, hésitant à chaque intersection, espérant qu’un se décide enfin à changer de trottoir, à prendre une autre rue. Mais nous avons marché encore un long moment, cherchant dans nos poches de quoi occuper nos esprits un instant, un brin de monnaie, un trousseau de clef, un téléphone, un vieux papier. J’hésitais à marcher sur la route ou le trottoir, un pied sur chaque. Parfois mes yeux se posaient sur une vitrine, un passant, étrangement je me suis mis à siffler une chanson, dont, aujourd’hui, le nom m’échappe. Comme si malgré moi, la bonne humeur revenait, presque.

Something Completely Different – 26

Le 25 Juil 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Solde.
Ce qu’il y a de bien avec les soldes c’est que l’on achète des choses dont on n’a absolument pas besoin, pour rien ou pas grand-chose. Mais comme on en prend plus que de raison on se retrouve quand même avec une note hors de prix.


A : Maximilian Hecker Lasy Sleep
B : Santa CruzAfter Supper
C : William ShatnerHas Been
D : SimianChemistry is what we are
E : Oslo Telescopic Short-range luv (for hurry spider)
F : Major DeluxeSkyline Society
G : BeulahYoko
H : RadiomaticCe soir après diner nous passerons des disques
I : For the Ladies — (compilation)
J : Gay Dad Leisure noise
K : SpiritualizedLadies and gentlemen…
L : Ninja Tune Xen Cuts
(Spécial Jeu de l’été : dans cette liste de soldes ce sont cachées deux nouveautés saurez vous les retrouver ?)

Something Completely Different – 25

Le 18 Juil 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Ailleurs et ici.
Il fait chaud, tout devient difficile, on rêve d’ailleurs, de fraicheur, de cascade d’eau claire, on en viendrait presque à regretter novembre. Les nuits sont trop courtes, la journée la fatigue revient dés le matin, chaque geste compte, comme impuissant face aux éléments, comme d’autres assistent impuissants également à des pluies sèches et destructrices. Bombardement, évacuation, rapatriement… Et tout apparait un peu dérisoire. Ici finalement tout va bien.

Something Completely Different – 24

Le 13 Juil 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Benito.
Ok je file à Vienne, je lui dis oh c’est quoi
Qu’est-ce qui cloche, dans ma tisane ?

Prendre des affaires, moins que le strict nécessaire, peut être un t-shirt ou deux pareil pour les caleçons, du dentifrice, la brosse à dent, du savon, une serviette, une ou deux bouteilles d’eau, vérifier la réserve de cigarettes, dans un sac en plastique d’une quelconque grande surface, mettre en vrac une vingtaine de disques pas vraiment choisi, juste ceux qui étaient à porter de main pour quand la radio lassera. Peut-être aussi regarder au fond du placard s’il ne reste pas un paquet de petit beurre. Fermer les fenêtres que l’on avait ouvertes pour que le frais rentre enfin, pour que de l’air nous réveille un peu, vérifier que tout est éteint et si l’on trouve le temps ou le courage débrancher deux trois appareil car ‘on ne sait jamais’. Fermer les volets, la porte à clef, un tour suffit malgré ce que disent les assurances, les assureurs amplifient toujours les risques que l’on court, ils mentent en générale. Aller sur le parking, appuyer sur la clef qui fera clignoter et surtout qui débloquera les portes, monter dans la voiture, mettre un sac par terre l’autre sur le siège passager, en tirer au hasard un disque, le mettre dans l’autoradio, démarrer et partir. Aller sans but, errer dans la ville, la tète à la fenêtre, au vent, on aurait presque envie de fermer les yeux. D’abord les petites rues puis les plus grandes artères. Alors quitter la ville, aller jusqu’à l’autoroute, regarder la voiture d’en face pour savoir quelle direction prendre « Si elle va vers le nord je vais au sud ». Rouler à toute allure, presque trop vite, regarder au loin le soleil se coucher, allumer ses phares, changer de disque peut-être, boire un peu à cause de la cigarette que l’on vient d’éteindre et qui a asséchée la bouche. Rouler, dépasser, se rabattre, comme flâner mais à toute allure. Avancer sans but, tout droit, comme sur des rails. S’interroger sur les motivations des conducteurs des voitures que l’on double, où va ce chauve au volant de sa grosse voiture qui n’avance pas ? Qui va retrouver cette femme ? Que vient de quitter ce couple dont la fille ne regarde pas la route mais le chauffeur. Leurs imaginer des vies, des histoires d’adulaires, d’amours à moins qu’ils ne partent simplement qu’en vacances, à moins qu’ils ne rentrent simplement que du travail. Apres plusieurs heures ou quelques minutes, difficile à savoir, s’arrêter dans une station, prendre du carburant, un café, regarder les camionneurs, s’interroger sur leur chargements. S’interroger sur sa propre cargaison, tout ce poids, tout ce fardeau… Ces remorques que l’on traine pleines de notre passé, de nos rencontres, de nos rêves. Soupirer. Reprendre un café. Regarder sur la carte affichée près des toilettes où l’on se trouve et où mène cette autoroute, se rendre compte que l’on pourrait presque retourner chez soi en allant toujours tout droit…

Something Completely Different – 23

Le 11 Juil 2006 — par sy!
dans Something Completely Different

Célestes.
Marcher dans l’herbe fraichement tondue, à l’ombre comme au calme mais dans un vacarme et une chaleur indescriptible, percevoir cependant un chant d’oiseau un peu plus haut, lever la tête, scruter les branches, évidemment ne rien voir à part le responsable de l’étouffement, celui qui aveugle, celui qui brule, celui qui fait vivre tout de même. Marcher lentement, c’est impossible d’avancer plus vite, l’attraction des corps se fait plus pressante parfois, comme un poids sur les épaules, une ceinture de plomb, se souvenir de discussions sur des notions de temps et d’espace.
Le temps de l’attraction, l’espace des corps, le corps du temps, l’espace de l’attraction, tout se lie, tout se tient mais tout se mélange.
Il y a si longtemps. Qu’avons-nous retenu ? Je ne me souviens même pas avoir appris de leçons, il doit bien rester des traces, des notes… L’oubli comme un trou noir. Chercher au fond de soi. Se remémorer des courbes, des lignes, des explosions… Quelle force mystérieuse nous tient encore ? Pourquoi continuer à avancer ? D’où vient cette gravité ? Il me semble me souvenir que tout est relatif.
Dans la Relativité générale, la gravité n’est pas une force, mais une manifestation de la courbure de l’espace-temps….
Sortir de l’ombre des arbres, lever la tète droit vers le soleil, fermer les yeux et tout oublier.