Paresse
Se réveiller un peu tard, s’étirer comme un vieux chat, hésiter cinq minutes, se lever, enfiler un jean, un pull, traverser la route à la recherche de viennoiseries et de pain pendant que le café coule, rentrer avec le journal, découvrir les mauvaises nouvelles, chercher en vain une bonne, lire les messages personnels en trempant un croissant dans le café brûlant, « Vous aviez peur des moineaux, je n’ai pas su vous parler« , sourire devant un jeu de mot idiot « Pour la SNCF, les conducteur de RER n’en foutent pas une rame« , laisser filer la journée, écouter un peu la radio « Vous avez déjà tout…« , chercher à joindre quelqu’un qui ne veux plus parler, refaire du café, fumer un peu, se demander que faire de la journée, s’interroger deux minutes, puis conclure que rien faire c’est déjà en faire beaucoup, profiter du cadeau que l’indemnité de fin de mission(1) à permis de se faire, manger des truffes au chocolat à forte teneur en graisse végétale hydrogénée, ne pas penser, se laisser aller, ne pas regarder l’heure, passer un peu devant l’ordinateur, lire des messages, de légers lynchages futiles, passer à autre chose, se laisser bercer par Takk, simplement récupérer, demain est un autre jour, le chemin sera plus long pour pourtant la même destination.
_______________________________
(1) terme politiquement correct pour désigner la ‘prime de précarité’