Toute la categorie ‘Something Completely Different’

Something Completely Different — 91

Le 13 Nov 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

Fétichisme.
1.
Joy Division
2.
Sigur Ros
1955/3000
En fait je pensais avoir commandé Hvarf/Heim (un live + un best of) mais en fait j’ai commandé un des trois milles Hlemmur un film et sa bo, du coup hop en deux clic j’ai encore aggravé mon cas et ai provoqué la joie de ma banquiere…
Sigur Ros, vu la température de ces derniers jours, c’est totalement raccord.
J’ai également reçu entre autres le nouveau Raveonettes Lust Lust Lust.
Lust Lust Lust, vu ma température de ces derniers jours, c’est totalement étonant.

Something Completely Different — 90

Le 08 Nov 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

Global Morning.
Tous les matins où presque, je me lève, certaines fois je reste au lit, mais c’est rare.
Tout les matins, tout le monde a des rituels : le café, le chocolat, le thé, le Jack & la radio, tout est comme une mécanique bien huilé, comme une horloge, c’est d’ailleurs à ça que sert la radio à donner l’heure. Tiens c’est la météo, c’est qu’il est moins le quart. Tiens la pub c’est qu’il est 2 minutes de plus qu’il y a deux minutes (fonctionne uniquement avec RTL & Europe1). Prenons un exemple concret, moi le matin j’éprouve les pires difficultés à sortir de mon lit chaud pour affronter le monde froid du coup souvent à sept heures moins dix je ne suis pas levé, et c’est mal, parce que je risque d’être en retard (à sept heures moins dix en fait je suis déjà en retard) faut dire qu’avant (7h45) y’a Hélène Jouant qui raconte n’importe quoi en disant Sarkozy en moyenne deux fois par phrase, on croirait le sketch des Monty-Python sur le spam, du coup ça donne pas envie de se lever non plus.
Mais heureusement à 7h51 j’entends la douce voix de Brigitte Jeanperrin et souvent je me dis ‘damned déjà 7h51 ! vite sortons du lit et affrontons le monde !’ Oui, Brigitte Jeanperrin elle me fait cette effet là, elle est tellement plein d’énergie, elle en veut en ma Bribri ! Faut l’entendre tout les matins elle en a du courage, de la ténacité, en plus Nicolas Demorand y fait rien qu’à inviter des gauchistes qui disent que les patrons c’est des méchants, alors qu’elle, elle les kifffe grave les patrons, elle sait qu’ils ne sont que de l’amour, alors elle les défends inlassablement chaque matin, parce que c’est trop injuste qu’il soit toujours attaqué et que ces pauvres petits pioupious personne ne les défendent. Evidemment certains esprits chagrins crient au scandale en hurlant que ma Bribri serait une taupe du Medef mais c’est faux ! Bribri elle fait ça par conviction !
Pour que cesse ces calomnies le nom de la rubrique à changé cette année ce n’est plus Entreprises et stratégies mais Global eco, le principe reste le même, en gros des chefs d’entreprise (mais pas systématiquement) qui parle d’économie en s’appuyant sur leur expérience. Parce que Bribri elle kiffe autant l’économie que les gens, faut l’entendre tout les matins essayer de convaincre que c’est important : les sigles, les chiffres, la croissance, la libéralisation, la concurrence… Courage Bribri la France qui se lève tôt, dont je fais parti, est avec toi !
La prochaine fois je vous dirais tout sur la ‘love affair’ entre Agnès Bonfillon & Nicolas Demorand.
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Bonus DVD.
Paragraphe coupé :
Comme beaucoup de monde j’écoute la radio en me réveillant, d’ailleurs tout le monde écoute tellement la radio qu’ils nomment ça (le 7/9h) le ‘prime time de la radio’, hors il me semble qu’à la télévision après le prime c’est le ‘bed time’ en gros après 22 heures, alors qu’en radio c’est l’inverse le ‘bed time’ c’est avant ! C’est totalement dingue !!!.
Les commentaires du réalisateur :
Ouais ben, au montage on s’est rendu compte que ça fonctionnait pas c’est dommage parce que on s’était bien marrer sur le plateau à ce moment là, mais bon là ça ralenti le post et pis on s’est dit avec le monteur Francis, qui d’ailleurs à fait un super boulot comme toute l’équipe du post en fait, qu’on le mettrait sur le DVD voilà c’est fait quoi, hahaha !

Something Completely Different — 89

Le 27 Oct 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

When Things Explode.
(Des faits, des gestes.)
— Hier, un détour de 105 kilomètres, à mi-parcours, mince j’ai oublié quelque chose, un objet de plastique de moins de douze centimetres, réfléchissant plus que moi, sur l’autoroute à 167 km/h, frein à main & demi-tour, poursuite infernale… Quelque chose comme ça en plus calme ou pas.
— Aujourd’hui, Cocoon m’a fait sortir de mon cocon jusqu’à ma boite aux lettres (arf !) et pour une fois je ne le regrette pas, un très bel objet (polaroïd inside) et un disque tout en douceur parfait pour l’automne (My friends all died in a plane crash). Je l’écoute en attendant que d’autres colis venant des coins du monde remplissent le réceptacle à Libé. Conviviencia ou La Mar Enfortuna II, Sojourner de Magnolia Electric Co, Run-Away de Super Furry Animals et pour novembre — le temps est long — : Hlemmur de Sigur Ros; Lust, Lust, Lust de The Raveonettes et aussi les quatre nouvelles références d’Ecouter le cinéma de l’excellent Stephane Lerouge.
Ne dites pas à ma mère que je me ruine en cd et en bd elle croit que j’économise pour devenir propriétaire.
disk
— Mercredi midi, en mangeant un steak de thon dans une brasserie rungissoise, un constat : les chiffres nous dirigent nous convertissant en moyen d’augmenter des pourcentages de 0,2. Le 70854 commence à fatiguer, un dernier salut puis rideau…
— Mardi après midi, de la route et de l’autoroute & l’occasion de se réjouir pendant onze minutes vingt-trois en écoutant à fond Autobahn de Kraftwerk, c’est idiot mais ça me fait sourire, fahr’n fahr’n fahr’n auf der Autobahn
— Jeudi soir, avant de m’endormir je compte les moutons et je tombe par hasard sur Shaun… Je m’endors presque de bonne humeur.
shaun the sheep
— Mercredi encore, mais plus tard, les bras tombés, les jambes sciées, c’est en homme tronc que je dois faire face à l’absurdité et accepter mon statu d’idiot bête de somme…
— Hier, sur une station d’autoroute, expliquer au téléphone à une inconnue la différence entre les Raid, le mirroring, le striping et ce genre de choses…
— Demain, rien.

Something Completely Different — 88

Le 24 Oct 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

I know you’ll shine on through.
Ma petite sourde muette, ce n’est pas vrai que tu t’entêtes
à vouloir tenir ta promesse, celle que tu t’étais faite
un soir abattue où tu buvais sans cesse
pour te rendre plus facile
comme celles que tu détestes
celles qui sont toujours prêtes
toi qui tires les mêmes ficelles
avec toutes ces pelotes qu’est ce que tu tricotes ?
des couvertures pour dormir comme une marmotte ?
(…)

Something Completely Different — 87

Le 14 Oct 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

I thought I heard your words.
Dimanche matin, samedi soir pour moi, deux heures deux pour de vrai, pas juste une coquetterie de bloggeur, je rentre chez moi avec le saint grââle, LA platine vinyle que j’espère depuis des mois, (je rentre aussi avec deux litres de whisky mais c’est une autre histoire) , j’ai déjà plus d’une vingtaine de vinyle à demeure*, qui ne demandent qu’à être écouter, des coups de cœur des ‘la pochette est classe surtout en grand’, et là je reste comme un crétin devant ce cercle noir qui ne demande qu’à en accueillir un autre… Oui je reste bête immobile, impuissant, incapable comme toujours mais devant agir vite. Quel Premier disque choisir ?
Qu’ai-je envie d’associer à jamais à ce merveilleux cadeau ?
Je reste immobile un court moment, car très vite je me rappelle le pourquoi, pourquoi ai-je une platine vinyle enfin, objet antédiluvien, alors que je ne devrais que jurer que par i-pod à capacité incroyable et venu en France par des stratagèmes et des voyageurs férus & curieux d’Amérique(s). Bref. Je me rappelle le motif : la jalousie. Oui parfois je suis jaloux, j’envie ce que d’autres ont & que je n’ai pas. Que voulais-je avoir en vinyle ? Le single, THE single, celui qui coutait plus cher à produire qu’il ne rapportait, celui qui alliait graphisme à tomber et musique à se relever (un single Bostella ?), en somme le plus grand single de tout les temps, même si on est que dimanche ou samedi soir, ce soir c’est le bon jour pour un Lundi Bleu
Allongé sur le tapis qui fut autrefois une couverture j’ai savouré ce moment, ce beat entêtant, j’ai profité du silence, du juste après, évidemment les questions revinrent vite, et après ? Heureusement j’ai quelques amis qui, me connaissent sur le bout des doigts, et ils savent, ils connaissent la seule chose qui peut briser mon cœur… Et c’est bien la seule chose à laquelle je ne sais jamais résister What if your world should fall apart? … Ces amis pourraient vous en parler mieux que moi…
Et après ?
Le tourment et le désespoir, évidemment, forcément…


*la liste :
Belle and Sebastian : Funny little frog / The blues are still blue / The White Collar Boy — Boutique Chic : Maison close — Brown Ian : Illegal Attacks — Cure : Faith / Japanese whispers / Standing on a beach / Disintegration / The Cure — Daho Etienne : Collection — Editors: Munich / Smokers outside the hospital doors (1+2)/ An end has a start — Katerine: 100% ViP — Massive Attack: Blue lines — Murat: Lilith / A bird on a poire — National (the) : Mistaken for strangers — New Order : Blue Monday / Low Life — Orchestral Manœuvre In The dark : Architecture and morality — Pipettes (the) : Judy -1+2 / Pull Share -1+2 — Polyphonic Spree (the) : Running Away — Saint Etienne : Only love can break your heart / The trip — Super Furry Animals: Show your hand / Hey Venus & quelques Joe Dassin d’époque…

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Merci à ceux qui ont rendu tangible ce post, ils se reconnaitront.

Something Completely Different — 86

Le 09 Oct 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

I/O.
Alors que de depuis longtemps on devrait être sur off, à peine une petite diode, en vieille mais sans veilleuse, un murmure, trouver quelque chose à faire encore, peut-être finir le chocolat, la sixième dernière cigarette, encore la même chanson, un dernier truc à voir, juste une vérification, un début de petite idée, un rien, tout répéter par tranche de cinq minutes, soupirer, s’arrêter puis reprendre encore, attendre encore, attendre de ne plus pouvoir tenir, de flancher, attendre que le nez pique, que les yeux soient douloureux, pour être sûr qu’une fois allongé le sommeil vienne sans avoir besoin de compter jusqu’à trois, pour ne pas avoir le temps de penser, pour ne pas projeter, pour ne pas revoir la journée, pour ne pas faire de bilan, pour ne pas se raconter de petites histoires comme autant de berceuse, pour ne pas dialoguer, ne pas scripter, ne pas scénariser, refaire les scènes sous tous les angles jusqu’à que cela se conforte aux souhaits, « la réplique ne fait pas spontanée, je ne dirais pas ça, je recommence« , pour ne pas encore tourner, alors que l’on connait la finalité et les chemins que l’on doit prendre, les routes barrées, pour ne pas entendre le moteur à gelé, pour ne pas explorer des territoires inoccupés, rond, diagonale ou carré, parce que la réalité déçoit, la vie est si triste

Something Completely Different — 85

Le 25 Sep 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

Tête humérale.
obsédé par ce gratte gratte
ces doigts jouant sur une épaule doucement dévoilée
l’air de rien en continuant de parler

puis remettre en place la brettelle
bien à plat, éviter la vrille
repositionner le pull, bien à plat également
le lisser du plat de la main
tout est en ordre
tout est caché
tout va bien
la démangeaison est passée
de mon coté
il ne me reste plus qu’à attendre qu’elle revienne
qu’un petit picoti se fasse de nouveau sentir
pour que je puisse encore une fois
profiter de cette douce vision
de ce territoire habituellement interdit
de cette exquise parcelle blanche

seuls mes yeux en profitent
ils connaissent trop leur chance
mes lèvres et mes mains sont jalouses
alors de dépit
mes lèvres restent closes
mes mains recouvrent mes yeux
si je ne le vois plus
ça n’existe plus

Something Completely Different — 84

Le 14 Sep 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

Ma jeunesse fout le camp.
Quand Jacques Martin est mort, j’ai repris deux fois des pâtes…
Par contre, quand j’ai appris la mort de Super Nana, ça m’a fait comme un choc, comme si le temps d’écouter mon walkman(tm) sous les draps était loin, comme si j’étais grand et que l’adolescence était belle et bien finie…

Petit extrait de Super Nana, avec Maitre Levy (aka Maitre illisible aka Manu Levy), le Chevalier Belanger, le Prince de Heynin & la princesse Jade… (son pourri de k7 audio, enregistrée sur un poste radio-cassette lui aussi pourri, dans un appartement d’où je captais mal Skyrock)

Plus de son dans mon ina perso… (qui du coup va s’enrichir car ça m’a donner envie de replonger dans mes ‘cachettteaudio’…

Something Completely Different — 83

Le 24 Août 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

Portrait de l’artiste en jeune homme.
Arnaud fleurent didier
Dans Libé ce matin une bonne surprise, la derniere page (le mytique portrait) est consacrée au mytique AFD (Arnaud Fleurent Didier)…
et faisons un peu fy des lois du copyright…

Pas tant à contre-temps
Arnaud Fleurent-Didier, 33 ans, homme-orchestre et fondateur du label French Touche. Le personnage peut sembler anachronique, mais sa musique et sa démarche d’autodiffusion s’accordent avec l’époque.
Par AURELIANO TONET
QUOTIDIEN : vendredi 24 août 2007

Le passé semble, à première vue, le temps qui lui sied le mieux. Son physique truffaldien, mi-Jean-Pierre Léaud mi-Bernard Menez, fleure bon la France d’avant. Sa garde-robe classieuse, son studio d’enregistrement empli de matériel vintage, la décoration de son deux-pièces parisien (cuirs et tissus usés, machine à café obsolète) signalent un goût certain pour l’ancien. ­Selon ses amis, il n’est pas rare de croiser Arnaud Fleurent-Didier un archet sous un bras, une baguette sous l’autre, arpentant les alentours de la place Clichy, qu’il ne quitte que pour aller voir des ballets. «Je ne m’habitue pas aux choses qui finissent» , reconnaît l’auteur des Poètes ont quitté Paris. «Proustien jusqu’au bout des ongles», il a lu deux fois la Recherche et y a trouvé «une mémoire de la littérature» qui l’émeut aux larmes.
Une mémoire de la chanson française, c’est en partie ce à quoi ressemble sa musique. On songe à Polnareff pour le timbre gracile et les cordes raffinées. «Entre Ferré et Gainsbourg dans les bacs», nuance, malicieux, son site perso. Comme eux, Fleurent-Didier fait le lien entre deux traditions très françaises. D’un côté, l’attachement au format chanson, où priment les textes. De l’autre, une attention aiguë pour l’enrobage sonore des morceaux, qui court des arrangeurs sixties (De Roubaix, Colombier) à la musique électronique la plus actuelle. Car, sous ses airs anachroniques, le garçon est bien de son temps. Exploit rare, il parvient à réconcilier sur son nom deux des chapelles médiatiques les plus antagonistes de ces dernières années, la French Touch et la nouvelle chanson française. Nicolas Godin, du duo electro Air: «La musique d’Arnaud me touche davantage que celle de Gainsbourg.» Et pour Vincent Delerm , «sa musique est aussi belle que celle de Peau d’âne.»
Raconter l’époque sur une musique atemporelle, telle est l’ambition de ce Rastignac pop, qu’impressionne la «générosité, la cohérence et la contemporanéité» de l’œuvre d’un Balzac. Sur un tapis de clavecins rococo, son dernier disque, le Portrait du jeune homme en artiste, disait ainsi les errements du chanteur débutant face aux diktats des Inrocks, aux «Prix verts» de la Fnac et au succès qui ne vient pas ( Mon disque dort). Un portrait qui, par sa sincérité, s’écoute comme un autoportrait en creux.
Au début des années 90, AFD assiste au triomphe around the world de son camarade de lycée, Thomas Bangalter, moitié du duo electro Daft Punk. La French touch, synthétique et anglophone, est née. En réaction, il publie chez un éditeur japonais trois disques de pop patriote, sous l’appellation Notre-Dame. Avant de fonder, en 2003, son propre label, qu’il intitule… French Touche. «Je ne comprenais pas qu’on puisse être sincère en chantant en anglais.» Là encore, le décalage n’est qu’apparent. Des Daft Punk & co, il rejette beaucoup mais retient la démarche autonome et le marketing novateur.
Diplômé d’une «sous Centrale», il y a appris «à devenir sinon ingénieur, du moins ingénieux» et se sert de ce don pour pousser à l’extrême la logique d’indépendance chère à la génération electro. Pour promouvoir sa musique sur le Net, il apprend le métier de web designer, qu’il exerce encore aujourd’hui en freelance, pour des clients tels qu’Agnès Varda, et dont il tire la majeure partie de ses revenus (1500 euros par mois en moyenne).
D’une toile à l’autre, le voilà dessinant, au pinceau, la pochette de ses disques. Dessus, il se dissimule derrière des piles de livres ou en contre-jour d’un code-barres, dont les barreaux suggèrent «la perte de liberté que représentent, pour l’artiste, la professionnalisation de son art, mais aussi différentes tranches de vie juxtaposées» . Puis, vachard : «On dit que je suis narcissique, mais je préfère me cacher derrière un concept qu’afficher ma tronche à tout va. Je préfère les masques de Daft Punk à l’impudeur d’un Benjamin Biolay.» Narcissique, à voir, individualiste, sûrement. Batterie, piano, violon, violoncelle, guitares, il est un groupe à lui tout seul, préférant «la joie d’apprendre à la frustration de déléguer ou de subir.»
De la conception à la diffusion, rien, hormis les flûtes, n’échappe au contrôle de celui qui, petit, s’éclatait comme un fou autour de ses trains électriques. French Touche est en effet, outre un label, «une galerie d’objets touchants», sise place Clichy, comme le reste de ses pied-à-terre. Sa sœur et son ex-compagne y vendent divers bibelots bobos, dont une trentaine de «chansonspoches», nom donné à une série de CD single miniatures, pressés au format carte de crédit. Intuition marketing en forme de pied de nez à la crise du disque, cette collection recense les coups de cœur et les collaborations éparses du patron – B.O. de films scandinaves, travail d’arrangeur pour tel ou tel ami… Parmi ces derniers, on trouve la star discoïde Philippe Katerine mais aussi Dominique de Villepin, dont il a orné le discours anti-guerre à l’ONU de chœurs héroïques et de basse rondelette.
Villepin, Fleurent-Didier, les deux lyriques se rêvent, à peu près au même moment, un futur plus-que-parfait. Mais à trop le conjuguer à la première personne du singulier, voire à l’impératif, leurs destins s’écrivent bientôt sur un mode conditionnel. Delerm : «Arnaud aurait très bien pu exploser. Or, à force de tout vouloir choisir, il s’est aussi choisi son public, soit 10 000 connaisseurs à tout casser.» Une pratique aristocratique de la démocratie, d’où découle son CPE à lui. Courant 2005, Fleurent-Didier ambitionne d’arranger l’art et le sort de «chanteurs d’aujourd’hui», comme il les appelle. Las, ceux-ci lui reprochent le systématisme de ses arrangements, son interventionnisme trouble, bref d’avoir «un problème avec l’altérité». En réaction, ils fondent les Disques Bien, une coopérative d’artistes aussi collectiviste que lui est seul. Parallèlement, notre homme s’enlise dans une sombre affaire de droits d’auteur, sorte de Clearstream variétoche où comparaissent les noms du dandy-poète Jérôme Attal et de Florent Pagny. Sa rupture houleuse avec sa muse Ema Derton et l’ajournement sine die d’un disque préparé en commun concluent ce cycle douloureux, aux contretemps duquel se mêlent des syncopes inexpliquées. Il s’effondre plusieurs fois en pleine rue et consulte à tout va, en vain.
Convalescent, AFD vote désormais Bayrou – «Son discours sur la culture et les médias sonne juste» – même s’il reste de droite sur la question du travail : «Mieux vaut le créer plutôt que le protéger.» Des valeurs héritées de sa mère, chef d’entreprise issue du monde ouvrier. Quant à son père, retraité, il devrait chanter sur son prochain album, en cours de finalisation. Un disque bourré d’échos, à l’heure des pages MySpace et des MP3 infiniment répliqués, un disque qui dit la hantise de la procréation biologique et de la redite artistique, à un âge où la jeunesse, dont il aime tant la «fougue et la bêtise», commence à filer. Sur le refrain d’un «band-aid pour sauver l’industrie du disque», il parle de «lendemains qui chantent». «Il faut un temps pour tout», glisse-t-il ailleurs. Parions que le sien n’est plus si loin d’advenir.

Arnaud Fleurent-Didier
en 5 dates

1974
Naissance à Versailles.
1998
«Chansons françaises», premier disque solo.
2002
Ouverture de la galerie-label French Touche.
2005
Met en musique le discours à l’ONU de Villepin.
2007
Achève son album «la Reproduction».

Something Completely Different — 82

Le 11 Août 2007 — par sy!
dans Something Completely Different

24Hpp.
Tony Wilson
Tony Wilson
(20 Février 1950 – 10 Aout 2007)
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à voir, le 10/08 à la BBC2 : Partie 1 / Partie 2.