R.i.P.
C’est la dernière image qu’il m’a été de donner de voir sur un vieux serveur Hewlett Packard ® sous Nt ® , tellement âgé que je ne suis même pas certain que Hp savent qu’ils existent encore, un peu comme si l’on devait apporter à un garagiste une Dauphine pour changer l’arbracam. Ne cherchez pas de sens à cette phrase c’est juste que j’ai toujours rêvé de placer le mot arbracam, il va sans dire que je n’ai aucune idée de ce que c’est, et encore moins à quoi ça sert, mais c’est un joli mot un peu comme concupiscence mais en moins vulgaire. (…) Mince en vérifiant l’orthographe, car vous savez à quel point je suis pointilleux là-dessus, je viens de m’apercevoir qu’en fait c’est ‘Arbre à cames’, mais je vais faire comme si je ne le savais pas, non je n’ai rien vu, d’ailleurs je ne suis déjà plus là.
Bref le serveur est mort ce matin (Ho ouimba hé), depuis il ne trouve plus de système, plus de disque dur, plus de contrôleur, plus rien. J’ai juste eu le temps de sauvegarder (sur bande évidemment, c’est tellement plus low-tech) quelques répertoires, et me voilà donc avec un serveur mort sur les bras. J’ai proposé un enterrement solennel à proximité du parking dans la Zone Industrielle, mais étrangement cette proposition n’a pas soulevé l’enthousiasme escompté. Je vais donc sans doute être obligé de le laisser à la fosse commune (aka la déchèterie). Evidemment personne ne viendra à son enterrement pourtant durant des années il en a rendu des services, il a été utile, il a même été aimé par certains, oh oui ! C’était de l’amour ! Combien d’utilisateurs se sont écriés après un crash de leur pc, ‘ouf il y a une sauvegarde sur le serveur je suis sauvé, je ne serais pas viré comme une merde’, ho oui il en a sauvé des utilisateurs et aujourd’hui comment en est-il remercier ? Il git sans électricité dans une sale vide et froide à moitié ouvert, éventré, la nappe Scsi dans le vide, la carte mère visible de tous sans aucune pudeur, il a perdu toute dignité, il est mort une seconde fois…
Pour terminer, je vous laisse méditer sur cette maxime totalement ésotérique : « un serveur s’éteint, un san s’éveille… » et sa variante encore plus obscure mais plus réaliste : « un serveur s’éteint un serveur s’éteint…«