Pourquoi la pop française renaît-elle de ses cendres ? (avec il est vrai plus où moins de bonheur)
Un début de réponse est donné par Stephan Eicher :
oh, mince, tu n’es pas au courant ?! J’ai une grande nouvelle pour toi : il n’y a plus de sous dans la musique ! Mais tu sais quoi, c’est une chance, car aujourd’hui, les gens font de la musique pour faire de la musique, et pas pour gagner de l’argent. Je le vois autour de moi, il y a de la jeunesse à la maison, et elle ne se met pas à jouer pour devenir célèbre, mais pour faire du bruit. Et ça, c’est le début de toutes les bonnes musiques…
Croisé dans les couloirs du métro
un homme debout sur sa terre
au loin ses vaches
son bleu de travail est vert
il est d’un autre temps
parait-il
à sa droite, un flashcode
comme pour accentuer encore
le décalage, la distance
Je ne connais personne
je n’ai jamais vu quiconque utiliser un flashcode
mais c’est moderne*, c’est la mode
pour quelques early adopters
pour quelques happy few Il faut vendre la ville
Il faut vendre la publicité
____________
*Quand ma grand mère, qui était paysanne, disait « c’est moderne » ou la variante « comme on fait maintenant » ça voulait dire souvent « c’était à la mode dans les années 70… »
Vu dans l’excellente (et extraordinairement bien maquettée) Revue Pop Moderne Magicune étonnante photo, d’un artiste étonnant…
Oui il s’agit de Jay-Jay Johanson le crooner trip-hop suédois francophile… Comme désormais je tiens un blog-mode je me devais de dénoncer cet artiste à la police du gout ! Mais qu’est ce que c’est que ces cheveux et cette barbe ! Je vote contre !
Bon il a des circonstances atténuantes, tous ses disques sauf Antenna, et d’après ce que j’ai entendu le nouvel album Spellbound s’annonce fort bon aussi, « beau, simple, sincère & émouvant » dixit Magic, rmp. Jay-Jay Johanson c’est le type d’artiste que l’on peut suivre sur la longueur, chaque disque prolongeant le voyage (sauf Antenna), abandonnant peu à peu le trip hop et les samples de bo françaises pour se diriger vers une pop jazzy assez minimaliste usant de sa voix comme un instrument mélodique qui nous enveloppe dans une douce chaleur glaciale (bien sur que c’est possible).
Sa voix tellement particulière qu’on ne sait plus très bien si on l’aime ou si elle nous remémore simplement notre jeunesse, Whiskey son premier album date de 1996, artiste rentrant dans la catégorie ‘connu d’un certain public’, ce qui ne veut pas dire grand chose évidemment il n’a jamais fait de tube, même s’il aurait pu le faire avec Keep It Secret, de toutes façons le grand public craint, il n’y a pas à revenir là dessus…
Et dans Magic rpm, il y a plein d’autres bonnes nouvelles, commes des nouveaux albums des High Lamas, d’Art Brut, l’Altra, d’Arnaud Rebottini et surtout The Raveonettes et surtout surtout Faris Nourallah ! L’américain qui refuse les concerts mais qui est capable d’écrire des formidables pop song comme on en fait plus…
Et surtout surtout surtout un nouvelle album d’Elysian Fields… haaaaaa… Je me pâme…
Pas besoin d’en dire plus nous nous sommes compris…
Et évidemment si vous croisez Jennifer, dites lui que je reviens en ville..
Lu dans les commentaires du dernier des blogs (Profitez-en, après celui là c’est fini) de Jean No
Une fois, il y a eu une panne dans mon Carrefour et j’ai vu le supermarché sans musique et sans lumière. Et d’un coup j’ai eu l’impression de voir la réalité, je me suis rendu compte que j’étais dans un entrepôt gigantesque, entouré de tonnes et de tonnes de denrées, quelque chose d’infiniment triste d’ailleurs, je ne saurais dire pourquoi.
L’article auquel il fait référence est tout simplement brillant, et je signe des deux mains (ce qui n’a pas de sens puisque je ne suis pas ambidextre) .
Sur quasiment le même sujet d’ailleurs, je ne résiste pas de vous faire part d’une réaction reçut par mail à Le Direct Download : le cancer du pirate de Fabrice Epelboin (l’article pas la réaction) :
C’est pas mal mais c’est le point de vue un peu unilatéral d’un consommateur équitable.
Remplacez P2P par « bio » et DDL par « junk food » et voyez, ça devient limpide.
On parle beaucoup de distribution et de consommation dans cet article, mais assez peu de production et de capacité de financement, c’est dommage. La technologie n’est pourtant pas un modèle économique en soi, comme l’auteur le rappelle à juste titre.
Pourquoi les DDL ne pourraient pas être l’objet d’une nationalisation (voire socialisation si pour ne par heurter mes camarades anarcho-syndicalistes) plutôt que le terrain d’une énième « dérégulation marchande » ?
A l’inverse du scénario présenté en final de renaissance des majors dans un paradis d’externalisation (y.c. de la masse salariale), on peut aussi bien se mettre à rêver à un autre système : avec les DDL comme base infra-structurelle d’une sorte de « secteur public de la distribution numérique » avec un mécanisme d’abonnement individualisé (consommateurs, collectivités, assoc) qui redonnerait en l’occurrence une nouvelle vie aux idées de licence globale (pour simplifier : acquisition de droits d’usage « globaux » et non pas spécifiques, « l’économie d’échelle » faisant le reste). Les mannes de profit générées par les uploads rémunérés pourraient être rééquilibrées par un mécanisme de péréquation reversé à un organisme mutualiste et paritaire (grosse question politique subséquente de sa composition / représentation) dont l’objet serait le financement de la musique et autres productions audiovisuelles. On bouclerait légalement les rapports avec les « prestataires » (ici prolétarisés) en les contractualisant un minimum pour éviter les dérives (pwofitation) et même inventer (on a d’ailleurs une expertise française à faire valoir au niveau international) une… taxe…. assise sur les « revenus du numérique », sorte de TVAN avec « n » pour numérique. Qui rapporterait peut être plus que l’impôt sur la fortune ? Ouais, ça chiffrerait sans doute en milliards d’euros plutôt qu’en millions.
Je pense que l’Etat s’intéressera au problème de façon indirecte (Hadopi 3 anti-DDL n’étant pas sur le bureau des Assemblées qui se demandent ce que les musulmanes ont le droit de porter comme vêtement dans l’espace public). L’Etat viendra dire ho ho ho c’est quoi ce bordel quand les bulles de monnaie virtuelle commenceront à se réinjecter MASSIVEMENT dans l’économie réelle, via des nouveaux produits qu’on n’a peu de mal à imaginer : CETELEM et COFIDIS proposeront-ils avant la fin de l’été des crédits à la consommation libellé en « unités PayPal » ? Mais ça existe déjà, marginalement certes, mais quand même : je connais des geeks fondus de sites de poker où ils arnaquent sans scrupule n’importe qui à l’aide d’algorithmes basiques, qui sont déjà « millionnaires » en monnaie de singe numérique, ce qui leur permet de s’acheter n’importe quoi sur les sites de « radin »…. du dernier Angus & Julia Stone à une Audi A4 ?
L’auteur craint de se voir affubler l’étiquette de néocommuniste : je pense que je pourrais bien passer moi-même pour un cyber-maoïste. C’est peut-être bien de la Chine-Un-Pays-Deux-Internet qui montrera la Voie Pavée de Milles Bits, quand elle verra tout le fric qu’il y a à se faire et n’ayant pas un farouche défenseur invétéré du copyright.
Moi aussi je me vois bien en cyber-maoïste, même si je n’attends plus grand chose de l’état…
« En France, si ton clavier Moog est cassé, t’es mal. La France, c’est vraiment « Paris et le désert français ». En dehors, il n’y a pas grand-chose à faire. (…) Je nous vois mal habiter à Tours. J’espère qu’avec le TGV et Internet, les …français se sentent moins isolés.« AIR dans le numéro d’hiver du magazine STANDARD.
Les français se sentent surtout mieux quand Air se tait, quand ils ne font pas de musique, qui les supportent encore ? Quand ils sont à Versailles, quand ils sont à Paris, n’importe où mais loin de la France. Paris n’est pas la France c’est Paris… (D’ailleurs ils devraient plutôt s’appeler ‘Vent’)
Cross-over (?). En me promenant dans une librairie, où j’aime à user mes sandales, je suis tombé sur un roman d’un auteur que personne ne connait à propos d’un personnage que personne ne connait… Et je me suis rappelé d’une revue devenue culte pour moins de dix personnes, qui, il y a quelques années, avait parlé et laissé parler les deux : Philippe Dagen & Arthur Cravan, il n’y a pas de hasard parait-il. Du coup j’ai acheté le ‘roman’ et ce que j’ai commencé à lire me plait beaucoup…
J’ai plus de noms que si j’avais eu cent vies et je ne les écrirai pas tous parce que, sans doute, j’en ai oublié plusieurs, que j’avais inventés pour des circonstances que j’ai oubliées, elles aussi.
____________________________________________ Arthur Cravan n’est pas mort noyé – Philippe Dagen Grasset – 2-246-71281-5
Volontaire Chaos.
Comme un dictionnaire sans le superflu, un Robert en plus petit ou un Larousse dans une autre couleur, alliant le Grand Jeu et Stupeflip dans un même mouvement, sans Sodoku mais avec des exercices catégoriels dignes d’intérêt.
(Spéciale) Dédicace : Post-humain : l’homme, tendu vers un avenir certain, oublie que les sardines finissent dans l’huile et que seule la clé peut les libérer et les rendre à la lumiere. La ballle au centre : tous les terains finissent à six pieds sous terre.
Nicolas Boissier Jarryvisme (n.m.) : « Merdrouille ! », s’exclama le vicomte lorsqu’il s’apercut que la vicomtesse s’était enfermée à double tour dans la salle de bain avec l’intégrale de l’œuvre du grand Alfred.
From Grégory Corne d’Andouille Noirot
(petite tricherie de GCAN puisqu’il s’agissait de Jarrivisme d’apres un néologisme de Isidore Isou)
Une odyssée.
C’est rare que j’ai envie de lire un livre juste en lisant trois lignes de résumer pourtant pour une fois c’est le cas et pas pour les raisons que l’on pourrait penser.
Julien Bouissoux continue de cultiver son humour décalé et absurde, comme le prouve Une odyssée, son quatrième roman. Il est cette fois question d’un publicitaire-écrivain basé à Besançon, passant ses journées à chercher (et trouver) des slogans sans queue ni tête. Un beau jour, sa route croise celle d’un renne et sa vie bascule. S’entichant de cette bestiole, il l’invite au restaurant puis se met en tête de la ramener dans son Grand Nord natal.