sy!

Ceci est une mise à jour.

Ca avance bien…

Task Force.
– Définir les besoins
– Réaliser une étude de faisabilité
– Définir les taches
– Définir les ressources humaines disponibles
– Assigner des ressources aux taches
– Estimer le temps et le coût
– Laisser reposer la préparation entre un et dix mois
– Actualiser en fonction des éléments extérieurs
– Remuer vigoureusement jusqu’à obtenir une pâte homogène
– Vérifier la conformité à la demande initiale
– Remettre le tout à plus tard

Marabout de ficelle.

La liste des choses que j’ai à faire s’allonge dangereusement, oui je suis ce genre de garçon qui fait des listes, pour souvent les oublier sur le bureau, les faire en plusieurs exemplaires, quand il s’agit d’une liste de course l’oublier sur la table ou l’oublier dans la poche arrière d’un jean, où elles finiront à la machine à laver puisque quand je mets mes pantalons à la machine je le secoue juste pour vérifier qu’il n’y a pas de monnaie, parfois je pense à vérifier s’il ne reste pas de mouchoir en papier dans les poches avants, surtout l’hiver quand j’ai la grippe, quoique j’ai aussi la grippe l’été, je suis ce genre de garçon qui peut attraper un rhume en plein mois d’aout, et avoir le nez bouché, les climatisations me sont fatales, je dois avoir un problème au sinus, c’est opérable m’a-t-on dit, mais je n’en ressens pas le besoin, ni l’envie, ça reste de confort, je ne suis pas ce genre de garçon qui aiment aller à l’hôpital même par confort, je pourrais également me faire opérer les yeux pour me débarrasser de ma myopie, mais je me préfère avec des lunettes, j’ai toujours eu des lunettes, je me souviens même du premier ophtalmo qui m’a prescrit des lunettes, il ressemblait un peu à François Hadji-Lazaro, je me souviens que je ne comprenais rien à ce qu’il me disait et je crois que je répondais un peu n’importe quoi, c’est pour ça que mes premières lunettes me faisaient mal à la tête, je n’ai d’ailleurs jamais compris comment des lunettes influençait les maux de tête, j’en ai rarement, je suis ce genre de garçon qui n’a pas de migraine, évidemment parfois, un lendemain d’une soirée trop arrosée, ce qui arrive car j’aime le vin blanc, et malheureusement il donne souvent mal à la tête, surtout l’Alsace, pourtant c’est bon l’Alsace, moins que le Jura c’est vrai, je ne suis pas chauvin c’est juste une histoire de gout, de palais, certes vu que je fume sans doute trop mon palais est moins sensible qu’avant et mon nez moins performant mais quand même je sens encore un peu les choses…
Je suis ce genre de garçon qui fait des listes de choses à faire mais qui oublie de les faire.

Idées pour nuit d’insomnie.
— Faire chauffer de l’eau pour une tisane pomme cannelle.
— Se plaindre que l’on ne peut pas dormir en général et de tout en particulier.
— Se bruler la langue et une partie du palet avec une tisane pomme cannelle.
— Ecrire un message électronique, ou communément appelé mail. Ne pas l’envoyer, ne pas l’enregistrer dans le dossier brouillon. Puis se dire ‘une bonne chose de faite, tout ça méritait d’être dit’.
— Ouvrir les volets et fumer à la fenêtre.
— Hésiter entre de la musique douce ou la douce musique du ventilateur de l’ordinateur.
— Prendre un livre, lire trois pages et se rendre compte qu’il n’a aucun intérêt.
— Avoir chaud et retirer son t-shirt, avoir froid et remettre un t-shirt propre.
— Se demander si l’adoucissant saveur vanille est vraiment utile dans un environnement très enfumé.
— Boire une tisane pomme cannelle froide.
— Penser à des trucs importants et n’y accorder aucune importance.
— Ne pas penser à l’amour.
— Sentir qu’on vient de rater un cycle de sommeil, chercher à le rattraper en vain.
— Compter le nombre d’heures, de minutes, de secondes avant que le premier réveil ne sonne.
— Regarder à quelle heure se lève le soleil, et se dire qu’il faudrait dormir avant qu’il ne pointe son nez.
— Videz le cendrier sans avoir la tentation de compter le nombre de mégots qu’il contient.
— Chercher un briquet.
— Chercher un truc qu’on pensait avoir mis là mais en fait non.
— Refaire le lit.
— Ecouter le chant des oiseaux.
— Entendre au loin une voiture, imaginer la vie du conducteur suivant l’hypothèse suivante au choix a) il va se coucher ou b) il vient de se lever et part travailler.
— Tout éteindre pour de bon, boire une dernière gorgé d’eau, et se dire ‘tant pis si je tourne durant trois heures dans le lit’

Fonction phatique.
En ce moment précis je lutte, ça ne se voit pas mais je suis en train de me battre de toute mes forces moi-même. En effet depuis quelques temps j’ai remarqué que j’avais quelques tiques de langage qu’il convient d’effacer au plus vite sous peine de rendre mon entourage totalement dingue, c’est d’ailleurs quasiment trop tard. De plus même moi je m’en rends compte c’est dire si la situation est grave. Apres une période de ‘j’termine juste’ que je répétais à l’envie quand on essayait de me couper la parole et bavard comme je suis, la tentation est souvent grande de m’interrompre… Alors que c’est vraiment intéressant ce que je raconte et qu’il serait dommage de passer à coté d’un sublime argument et d’une métaphore de derrière les fagots, enfin mieux que celle-ci qui j’en conviens est moyenne voir pire.
Désormais donc, j’ai un petit dytique verbale : ‘tu vois ce que je veux dire’ & ‘ça n’a pas de sens’. Parfois même je me suis entendu dire : ‘le travail tu vois ce que je veux dire, ça n’a pas de sens’ ou même ‘l’amour ça n’a pas de sens, tu vois ce que je veux dire ?’.
J’ai donc solennellement demandé à mon entourage de me répondre par un percutant ‘Non je ne vois pas ce que tu veux dire !’ (je sais que certains rajouteront sans doute d’autres insultes afin d’être plus percutant) pour m’obliger soit à préciser ma pensé, soit à terminer ma phrase par un simple point et non un point d’interrogation (ou parce que j’ai la variante, tu vois ? et/ou tu comprends en stock). Par contre je cherche encore comment lutter contre le çn’apds (ça n’a pas de sens), parce que pour moi paradoxalement çn’apds a énormément de sens… Cela veut dire, par exemple, que c’est illogique, que comme dirait mon père ‘c’est n’y fait ni à faire enfin vous voyez ce que je veux dire…
…
Et merde.

Insomnie.
Eteindre. S’allonger. Attendre. Penser. Imaginer. Tourner. Respirer. Vider. Attendre. Invoquer. Se remémorer. Tourner. Respirer. Tapoter. Compter. Respirer. Obséder. Tourner. Obnubiler. S’énerver. Tourner. Spéculer. Souffler. Allumer. Fumer. Lire. Boire. Eteindre. S’allonger. Recommencer.

Gazouillis.
19h19 je contemple par la fenêtre un paysage que je connais par cœur.

Gazouillis.
Soulagé, en période de pointe à la place 15 de la voiture 18 du Tgv 6769 à 18h18 pas un bruit. Tout le monde est étonnement bien tranquille, tout le wagon semble endormi, l’homme cravaté qui n’a toujours pas desserré son nœud, la jeune fille qui avait tout à l’heure de grandes difficultés pour porter son sac sans nul doute plus lourd qu’elle, une grand mère (je ne sais pas vraiment si elle l’est mais disons qu’elle en a l’âge) dort sur son sac à main. Tous ceux que je vois d’ici ont les yeux clos, je devrais en faire de même. Dans quarante minutes les mouvements des ‘arrivés à destination de Dijon’ me réveilleront, j’en profiterai sans doute pour fumer une cigarette sur le quai, à la sauvette. Puis je terminerai le voyage en regardant par la fenêtre un chemin que je connais par cœur.
J’allumerai mon pc et écrirai 19h19 je contemple par la fenêtre un paysage que je connais par cœur. , et je sais déjà ce que je ressentirai.

Gazouillis.
A 17h17 dans le Rer A passé Aubert, je me demande pourquoi les gens aiment tant parler en réunion, et pourquoi finalement moi aussi. Je me demande aussi si j’aurais mon train dans onze minutes, et j’ai comme un doute. Je me demande également qui est susceptible de m’héberger, un mardi soir avant minuit.
A 17h17, dans le Rer A, je me pose beaucoup trop de questions.

Gazouillis.
Soudain vers 09h09 je me demande si ce voyage était une bonne idée, puis je me rappelle que je n’ai pas vraiment le choix et qu’il semble compliquer de faire faire demi tour au tgv. De plus je crains que ce qui m’arrive ne soit rien comparé à ce qui m’attend.