A.
Reclus seuls dans nos lits respectifs
dans une position foetale
en espérant que le sommeil nous enlève
de cette triste réalité qui est la notre
alors que certains se baignent dans des bain de caviar et de cocaïne
—
B.
Recroquevillés en position foetale
dans nos draps froids
et nos couvertures trop minces
pour réchauffer nos coeurs refroidis
et asséchés par la perte
de notre pouvoir d’achat
et de nos idéaux d’antan.
—
A.
Nous avons perdu tout désirs toute envie
notre libido a disparu, rendu vain tout auto-érostisme
nous sommes nus dans des bains de boue
dans un désert sans fin
au milieu d’un pays sans frontière
sur une planète sans vie
nous sommes seuls
si seul que nous doutons même de notre propre existence
nous ne sommes plus rien
nous ne sommes plus
des fantomes arpantants une ville trop grande
pas un regard se porte sur nous
nous avons beau crier, hurler
tous restent sourd et aveugle
de ma fenêtre si le volet était ouvert je verrais le canal
je pourrais me jeter dedans
pour achever mes souffrances
mais malheureusement je sais nager
alors cet idiot de corps au dépend de ma tete voudra assurer sa survie
et au lieu de mon dernier souffle je n’aura droit qu’à un bon rhume
en plus c’est crétin mais j’habite à coté de la caserne des pompîer,
donc ils vont vite me secourir…
et merde
bon je reste volet clos
je reste sous la couette
je reste
—
B.
Sur l’autel de nos rêves
ont été sacrifiés nos derniers espoirs
même le vin coulant à flot dans nos gorges
& nos veines
n’arrive plus à nous faire oublier
que nous sommes vides
de désir et de sens
de petits déserts dans une vaste steppe aride
qui nous impose d’être toujours
plus jeune, plus beau, plus riche
d’acheter plus d’iPhone et de crèmes de beauté
alors que nous ne faisons que vieillir
le pas incertain, l’oeil jaune et l’haleine fétide
dans un tunnel sans lumière
de ma fenêtre, le volet presque fermé
ne pas nourrir le voyeurisme de mes voisins
quant à ma pourtant morne intimité
je pourrais me jeter depuis mon étage élevé
d’autant que mon idiot de corps n’a jamais volé
mais mon étage est également bas
alors je n’aurai le droit qu’à une bonne glissade
quelques hématomes aux genoux.
et au ricanement narquois des pigeons.
alors je reste là
face à mon écran lumineux,
en écoutant les actualités d’un monde
sans réalité.
—
A.
Que diable nous reste-t-il donc à vivre ?
assis en tailleur fumant cigarette sur cigarette
comme si je luttais contre le priapisme
pour réduire tout les afflux sanguins,
que mon aorte couple les flux
que plus rien de se gorge
que la respiration se ralentisse
bloquée par mille emphysème
j’ai perdu le goût
j’ai perdu l’appétit
assis en tailleur fumant cigarette sur cigarette
j’attends la mort
et qu’enfin on m’enlève de ce monde qui n’a jamais été le mien
je veux la paix
je veux dormir
je ne veux plus me réveiller
mais avant je je l’avoue
je goutterai bien à une dernière ivresse
boire une dernière jeune fille
et repus de son plaisir
me laisser aller au denier sommeil
avec pour une fois un léger sourire aux lèvres
—
Basé sur un échange de mail d’un dimanche de mauvaise humeur à cause de Joel Collado & Jacques Kessler…
Tout est de leur faute.
Préparer Novembre
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Le 05 septembre 2011 vers 9:09 dans A Complete Waste Of Time