Richard Trevithick.

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Le 13 août 2011 vers 15:15 dans Mon Quotidien Vain

J’ai étiqueté mes bagages pour ne pas qu’ils paraissent abandonnés, à côté d’eux c’est moi qui ai l’air suspect : pas rasé, cheveux ayant besoin d’être coupés. Ils sont trop longs pour que j’ai une coiffure cohérente, quoi que je fasse j’ai l’air décoiffé. Me sentant à l’étroit dans cette chemise qui me colle à la peau. Mon sac me scie l’épaule. Pas réveillé, tout me pèse. J’erre sur le quai un café à la main, fumant ma première cigarette de la journée. Cherchant mon wagon puis cherchant ma place.
Ne sachant pas avec qui je vais partager ces deux heures de vie perdue, être si proche d’une personne et pourtant ne pas lui adresser le moindre mot, ne pas la regarder dans les yeux une seule fois, pourtant parfois les pieds ou les bras se frôlent, mais être invisible l’un pour l’autre.
Se laisser aller. Demi-sommeil. Rêve éveillé.
Les yeux se perdront sur la ligne d’horizon.
Le livre restera fermé sur la tablette.
La tête cognera la vitre.
Se perdre dans ses pensées, rien de cohérent, des questions, des coqs, des ânes, des escaliers.
Tout ce qui ronge, tout ce qui torture
Ressasser, essayer encore de dormir pour faire taire la roue libre.
Une fois arrivé, regrouper ses affaires, descendre puis tout oublier.

Bonus

En cherchant dans mes archives j’ai retrouvé ça sur le même thème.

Je suis un train

Je dessers toute les gares du parcours
Tous les hameaux le moindre bourg
Trop souvent à l’arrêt
Stationné sur le quai
Pas de signe de départ
Pas de chef de gare
Pas de wagon fumeur
Pollution arrêt moteur
Caténaire dégelé
Catastrophe évité
Comment changer de voie
Quand on ne peut qu’aller tout droit
Traverser des forets
Et des zones rurales
L’exode et les friches
Voilà tout ce que je vois
Même les vaches se détournent
Elles ne regardent même pas
Cette locomo rouge
Qui fut d’or autrefois
Contrôleur insatiable
A l’affût du moindre pied
D’un zèle remarquable
Comment se reposer
Mon titre de transport
N’est pas noble pour deux sous
Demande le moi encore
Et je te brise les genoux

Bonus Bis

évidemment, dans le train rien de mieux que d’écouter de la bonne musique…