Further down the spiral.

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Le 24 mai 2011 vers 13:38 dans Une Histoire

L’autre jour dans le métro — Oui ici toutes les histoires commencent comme ça, parce que dans le métro on s’ennuie et on regarde ce qui se passe autour. Il y a un équivalent c’est ‘faire la queue à la caisse du supermarché’, ces moments de pur ennui, heureusement dans les supermarchés ils ont mis des bonbons aux caisses pour que l’on soit tenté jusqu’à la dernière minute, heureusement ils ont mis du réseau dans les tunnels pour que l’on puisse être productif jusqu’à la derniere minute. Peu importe qui ‘ils’ sont, ‘ils’ sont forts —.
L’autre jour dans le métro, un jeune homme, tellement jeune qu’il doit être encore un adolescent, est monté à la station Rome. Cheveux assez longs, basquettes , jeans informe & t-shirt, c’est ce dernier qui a attiré mon attention. Un très beau t-shirt noir, visiblement neuf ou en tout cas pas très vieux, de l’album The Downward Spiral de Nine Inch Nails (voir illustration ci-contre comme on dit), j’en ai été presque jaloux.
Cet album est sorti il y a dix sept ans. Je sais même moi je n’y croyais pas, j’ai vérifié et d’après la calculatrice incluse dans Windows : 2011-1994=17. Il y a dix sept ans, j’avais dix neuf ans, je passais mon bac dans une petite ville du Jura et j’écoutais en boucle The Downward Spiral de Nine Inch Nails à cause d’Eric, le frère plus âgé d’Olivier, un camarade de classe. Cet album m’a accompagné depuis, je me souviens avoir écumé les disquaires pour trouvé les Ep qui accompagnaient l’album, je me souviens de soir de colère avoir mis à fond « March of the Pigs », je me souviens de « Hurt », je me souviens même de 2002 où Johnny Cash reprenait cette chanson, je me souviens même de 2005 où je mettais cette chanson sur une compilation ‘home made’ un inutile été
L’autre jour dans le métro, un jeune homme, tellement jeune qu’il ne devait pas être né en mille neuf cent quatre-vingt-quatorze, est monté à la station Rome. En voyant son t-shirt, je me suis senti d’un autre temps. Puis j’ai pensé à mon t-shirt des Stones, celui avec le fameux logo rouge, il a été utilisée la première fois sur l’album Sticky Fingers, en 1971. Je n’étais pas né.
Demain dans le métro, en arborant fièrement une bouche sur mon t-shirt, je rappelais ses dix neuf ans à un homme de cinquante neuf ans.