Je vous parlais d’Art Brut hier, cela m’a rapeller…
Je pensais être enfin libéré, je vivais ma vie insouciant, papillonnant de ci de là, de fleurs en fleurs en attendant éternellement le printemps, puis soudain, au détour d’une rue, alors qu’il restait encore quelques tas de neige contre les façades, j’ai croisé une fille qui ressemblait vaguement à quelqu’un que je connaissais, mais ce n’était pas elle, cette fille croisée était moins jolie, plus vulgaire, commune. Il y a longtemps que je n’avais pas pensé à elle, peut être parce qu’il y a longtemps que je ne l’ai pas vu, dix ans, neuf mois, trois semaines, quatre jours, treize minutes et cinq secondes. Tant d’absence, pourtant je dû me rendre compte, accepter l’évidence qui était là depuis toujours, je tournais autour, je le savais mais je ne voulais pas me l’avouer, je suis encore amoureux d’Emily Kane.
Je me souviens de nos vendredis après-midi à écouter les Cure en buvant du thé à la vanille (du Twinings exclusivement), parfois nous passions la nuit à parler sur le plancher, ou des après-midi assis sur un banc dans le parc ou à faire les idiots sous le kiosque, je me souviens des glaces italiennes, je me souviens et je souris comme si ces simples souvenirs suffisait à mon bonheur…
Other girls went and other girls came
(I can’t get over my old flame)