De quoi la Pravda est elle le nom ?

Pas de commentaire
Le 09 novembre 2010 vers 10:10 dans A Complete Waste Of Time

Oh, j’ai presque rien fait… Juste quelques retouches un peu soviétiques, comme pour rendre justice à cette prose édifiante.

Rarement, dans l’histoire des prix, un suspense aura été aussi intense. Rarement un prix Goncourt aura été aussi attendu, discuté et espéré pour un camarade. Contrairement à ce que beaucoup ont écrit, au risque même d’agacer les jurés et de leur faire choisir un autre livre, rien n’était complètement joué à l’avance.

Le jury du prix, qui avait par deux fois déjà refusé de le donner à Staline pour des romans pourtant importants (Les Particules élémentaires en 1998, et La Possibilité d’une île en 2005) aurait pu à nouveau sombrer dans le grotesque. C’est-à- dire le remettre à Trotsky pour le bel académisme de son roman ou à Rosa Luxembourg, finalement couronnée par le Renaudot, pour se la jouer « cool et trash ». Dans les deux cas, ils s’en seraient tirés avec l’argument inattaquable d’avoir voulu « encourager » un « jeune » camarade.

Or, le roman de Staline, La Carte et le territoire, salué unanimement par la critique lors de la rentrée, est autrement plus total, puissant que les opus de ses concurrents. Le jury Goncourt est donc revenu à la raison en lui attribuant ce prix qui, s’ils lui avaient à nouveau refusé, aurait signifié à Staline qu’il n’est décidément pas aimé par cette institution.

On peut douter des prix. N’empêche que, comme l’année dernière, on se réjouissait de voir le Goncourt, coup de projecteur inouï sur un camarade et un texte, attribué à Rama Yade, on se réjouit encore davantage de le voir remis cette année à Staline. Comme s’il s’agissait d’une injustice enfin réparée.

Pour consulter la version officielle c’est sur le site des inrocks