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Pas de commentaire
Le 13 juin 2010 vers 13:06 dans J'ai Tout Lu, Mon avis m'intéresse

Lu dans les commentaires du dernier des blogs (Profitez-en, après celui là c’est fini) de Jean No

Une fois, il y a eu une panne dans mon Carrefour et j’ai vu le supermarché sans musique et sans lumière. Et d’un coup j’ai eu l’impression de voir la réalité, je me suis rendu compte que j’étais dans un entrepôt gigantesque, entouré de tonnes et de tonnes de denrées, quelque chose d’infiniment triste d’ailleurs, je ne saurais dire pourquoi.

L’article auquel il fait référence est tout simplement brillant, et je signe des deux mains (ce qui n’a pas de sens puisque je ne suis pas ambidextre) .

Sur quasiment le même sujet d’ailleurs, je ne résiste pas de vous faire part d’une réaction reçut par mail à
Le Direct Download : le cancer du pirate de Fabrice Epelboin (l’article pas la réaction) :

C’est pas mal mais c’est le point de vue un peu unilatéral d’un consommateur équitable.
Remplacez P2P par « bio » et DDL par « junk food » et voyez, ça devient limpide.
On parle beaucoup de distribution et de consommation dans cet article, mais assez peu de production et de capacité de financement, c’est dommage. La technologie n’est pourtant pas un modèle économique en soi, comme l’auteur le rappelle à juste titre.
Pourquoi les DDL ne pourraient pas être l’objet d’une nationalisation (voire socialisation si pour ne par heurter mes camarades anarcho-syndicalistes) plutôt que le terrain d’une énième « dérégulation marchande » ?
A l’inverse du scénario présenté en final de renaissance des majors dans un paradis d’externalisation (y.c. de la masse salariale), on peut aussi bien se mettre à rêver à un autre système : avec les DDL comme base infra-structurelle d’une sorte de « secteur public de la distribution numérique » avec un mécanisme d’abonnement individualisé (consommateurs, collectivités, assoc) qui redonnerait en l’occurrence une nouvelle vie aux idées de licence globale (pour simplifier : acquisition de droits d’usage « globaux » et non pas spécifiques, « l’économie d’échelle » faisant le reste). Les mannes de profit générées par les uploads rémunérés pourraient être rééquilibrées par un mécanisme de péréquation reversé à un organisme mutualiste et paritaire (grosse question politique subséquente de sa composition / représentation) dont l’objet serait le financement de la musique et autres productions audiovisuelles. On bouclerait légalement les rapports avec les « prestataires » (ici prolétarisés) en les contractualisant un minimum pour éviter les dérives (pwofitation) et même inventer (on a d’ailleurs une expertise française à faire valoir au niveau international) une… taxe…. assise sur les « revenus du numérique », sorte de TVAN avec « n » pour numérique. Qui rapporterait peut être plus que l’impôt sur la fortune ? Ouais, ça chiffrerait sans doute en milliards d’euros plutôt qu’en millions.
Je pense que l’Etat s’intéressera au problème de façon indirecte (Hadopi 3 anti-DDL n’étant pas sur le bureau des Assemblées qui se demandent ce que les musulmanes ont le droit de porter comme vêtement dans l’espace public). L’Etat viendra dire ho ho ho c’est quoi ce bordel quand les bulles de monnaie virtuelle commenceront à se réinjecter MASSIVEMENT dans l’économie réelle, via des nouveaux produits qu’on n’a peu de mal à imaginer : CETELEM et COFIDIS proposeront-ils avant la fin de l’été des crédits à la consommation libellé en « unités PayPal » ? Mais ça existe déjà, marginalement certes, mais quand même : je connais des geeks fondus de sites de poker où ils arnaquent sans scrupule n’importe qui à l’aide d’algorithmes basiques, qui sont déjà « millionnaires » en monnaie de singe numérique, ce qui leur permet de s’acheter n’importe quoi sur les sites de « radin »…. du dernier Angus & Julia Stone à une Audi A4 ?
L’auteur craint de se voir affubler l’étiquette de néocommuniste : je pense que je pourrais bien passer moi-même pour un cyber-maoïste. C’est peut-être bien de la Chine-Un-Pays-Deux-Internet qui montrera la Voie Pavée de Milles Bits, quand elle verra tout le fric qu’il y a à se faire et n’ayant pas un farouche défenseur invétéré du copyright.

Moi aussi je me vois bien en cyber-maoïste, même si je n’attends plus grand chose de l’état…